Les bons achats de Marc – Avril 2018

Les Zippés et les Primeurs
par Marc Chapleau

Marc Chapleau

Marc Chapleau

Comme je serai à Bordeaux la semaine prochaine, je me suis dit qu’un petit coucou avant de partir serait de mise.

Au programme là-bas, la dégustation des Primeurs 2017 et de quelques autres belles quilles. Une centaine de journalistes de partout dans le monde réunis pour l’occasion, en parallèle, mais dans d’autres lieux, des centaines d’acheteurs, dont notre SAQ, qui dégustent eux aussi et font du bizness.

Nous autres, les scribouillards, on est plus du type potins.

Genre, ce que porte la sémillante Britannique Jancis Robinson ce matin, oh my god, sa nuit a été courte, c’est évident…

Et ce groupe de Japonais – ou sont-ce des Chinois, ou bedon des Coréens ? – qui se serrent les coudes dans leur coin et dont on ne peut tirer, barrière culturelle oblige, qu’un timide sourire accompagné d’un hochement de tête…

Mais ne mettons pas la charrue devant les boeufs. Si ça se trouve, il ne se passera rien de mémorable, et je serai obligé de me contenter de vous parler du millésime, du gel printanier qui l’a fortement marqué, des teneurs en alcool, de la qualité du fruit et tutti quanti.

Des pesticides, aussi.

Oh allez, je sais que ça vous turlupine, surtout depuis la diffusion récemment du reportage de l’émission française Cash Investigation, qui incriminait – encore ! – le Bordelais.

Nos grands crus favoris seraient-ils potentiellement toxiques ?

Il va falloir que j’arrête la semaine prochaine un de ces types à particule pour lui demander ce qu’il en pense, de la viticulture girondine conduite à grands coups de produits chimiques…

Donnez-moi une chance

L’idéal cela dit, ce serait pour moi de faire plus que des posts ponctuels sur FB et de vous raconter ça par le menu, en détail, chaque jour.

Mais hé ! je vais peut-être ramper jusqu’à mon lit tard chaque soir avec tout sauf l’envie de sortir mon ordi et de commencer à écrire…

Ma proposition, alors : je vous résume ma semaine bordelaise, avec le plus de couleur et de commérage possibles, sinon vendredi prochain le 13, au plus tard dans les jours (ouvrables) qui suivent.

Après tout, les fameuses Primeurs en question n’arriveront sur nos marchés que dans deux ou trois ans, on a amplement le temps…

Questions pour des champions

Pendant que je serai parti, voici, peut-être, de quoi vous occuper : un concours de dégustation exclusivement pour amateurs – grands maîtres comme bibi et autres sommeliers patentés refoulés à l’entrée.

C’est le regroupement des agences d’importations privées, le RASPIPAV, qui a eu l’idée de réactiver le championnat québécois de dégustation, qui se tenait voilà quelques années. En compétition : une dizaine d’équipes de cinq personnes chacune.

Le RASPIPAV, qui ne recule devant aucun acronyme, a baptisé cette nouvelle mouture « CADIP », pour Concours amateur de dégustation d’importation privée.

Concours amateur de dégustation d’importation privée

La nouveauté, c’est que les concurrents vont déguster, à l’aveugle bien entendu, des vins justement vendus en importation privée. Donc, peut-on présumer, notamment des vins dits « nature », aux attributs parfois pour le moins… déroutants.

Le CADIP aura lieu le samedi matin 28 avril, en marge du Salon des vins Le Printemps Dézippé, qui se tient lui aussi au Marché Bonsecours, dans le Vieux-Montréal. Tous les détails sur les réseaux sociaux du regroupement ou à [email protected].

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À BOIRE, AUBERGISTE !

Morgadio da Torre Alvarinho 2016 – De légers accents muscatés dans ce vinho verde (Portugal) exclusivement élaboré au moyen du cépage alvarinho, étonnamment corsé, avec du gras, bien sec et nerveux, surtout grâce à la présence d’un peu (pas beaucoup) de gaz carbonique. Pointe fumée, en finale. Pour lui-même, à l’apéro, ou mieux, peut-être, avec des poissons blancs grillés.

Domaine D’Élise Petit Chablis 2016 – Délicieux bourgogne blanc, avec des arômes fumés et une finale aux accents subtilement miellés. Du nerf et du gras, par ailleurs, une texture suave. Pas donné, à près de 25 $, mais qualitativement l’égal – sinon plus – de plusieurs chablis tout court.

Morgadio Da Torre Alvarinho 2016Domaine D'élise Petit Chablis 2016Clos Du Bois Calcaire Chardonnay 2014Marqués de Cáceres Verdejo 2016

Clos du Bois Chardonnay Calcaire 2014 –  Dans le style boisé, un très bon chardonnay californien de la Russian River Valley, pas du tout dépourvu de fraîcheur, avec des notes citronnées et une certaine profondeur. Peu ou pas de sucre résiduel (1,6 g), ce dont il faut se réjouir.

Marques de Caceres Verdejo 2016 – À petit prix (environ 13 $), un très honnête blanc espagnol d’appellation rueda, plein et goûteux, avec une texture enveloppée.

Joseph Drouhin Rully Rouge 2014 – Pureté de fruit et élégance tout en légèreté typiques de la maison Drouhin, léger côté terreux, empreinte boisée encore un peu marquée, à se fondre, bon équilibre néanmoins. Excellent, et prix mérité à trente quelque dollars.

Joseph Drouhin Rully Rouge 2014Bonpas Grande Réserve Des Challières Ventoux 2016Gamay Fizz

Bonpas Grande Réserve des Challières 2016 – Remarquable qualité-prix – autour de 11 $ – que ce ventoux (Rhône) à la fois frais, fruité, généreux et bien sec. Capsule dévissable en prime. Pour mémoire : assemblage grenache-syrah et aucun séjour dans le bois.

Gamay’fizz Mommessin – Rouge mousseux du Beaujolais (voilà qui ne court pas les rues) léger, peu alcoolisé (7 pour cent) et passablement sucré (53 g/l). Déroutant, mais pas inintéressant. Effervescence modérée (méthode ancestrale), du fruit au nez, de l’équilibre. S’agit seulement de le jumeler, à table, avec… du chocolat ? Pourquoi pas !

 

Marc

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