Les bons choix de Marc – Janvier 2017

« Dum-dum-dum, wa la dou… »
par Marc Chapleau

Marc Chapleau

D’abord une précision : mon titre n’a rien de chinois, et les plus vieux ainsi que les hipsters auront d’ailleurs tout de suite reconnu un certain refrain annonçant le temps des vacances…

Je ne suis pas tombé sur la tête pour autant. On n’est qu’au début de janvier, yo lo sé, et à part les snowbirds, nous devrons porter notre croix de climat froid encore une couple de mois.

Sauf que c’est dans les semaines qui viennent qu’on commence à planifier ses vacances du printemps, voire de l’été.

À ce propos, il y a bien sûr autre chose à voir dans le vaste monde que les satanés vignobles ; mais goûter à ce type d’escapade une fois, c’est vouloir y retourner, souvent. Cela permet de voir du pays, de la campagne et de superbes paysages surtout, tout en rencontrant des gens du cru. Ajoutez à cela ici une tonnelle, là une table et ses chaises, partout une bonne bouteille, du saucisson et du pain frais, et essayez un peu de résister, pour voir…

Mon top 5 des destinations viticoles

Personnellement, je ne suis pas allé partout sur la planète vin, mais j’ai fait un assez bon bout de chemin.

Et de ces pérégrinations, je ne retiens que deux relatives déceptions : la Nouvelle-Zélande et la Sicile. Je ne fais pas ici référence à leurs vins, que j’aime bien dans l’ensemble ; plutôt de l’expérience voyage globale — le paysage, les villes et les villages, les gens, la nourriture, la culture, l’architecture. M’attendais à plus de flamboyance, plus de saveur. L’Uruguay, aussi, m’a paru relativement fade, manquant d’éclat. La faute aux attentes trop élevées, sûrement.

Heureusement, les bons coups ont par ailleurs été légion. Voici d’ailleurs, dans l’ordre, mon top 5 des destinations viticoles les plus « exotiques » : l’Afrique du Sud, la vallée du Douro (Portugal), la Moselle allemande, la vallée de Cafayate (Argentine) et le Priorat (Espagne).

L’Afrique du Sud : Pour l’incroyable mélange des genres : la majorité noire, les petits amis blancs, l’architecture hollandaise, les townships, les paysages sauvages, le cap de Bonne-Espérance, les babouins, les fleurs…

Le Douro : Majesté et tranquillité. Se trouver au sommet d’un promontoire, le fleuve Douro tout en bas, de superbes vignobles en terrasses tout autour, ici et là de la fumée montant de cheminées, le chant d’un coq, un bêlement de chèvre…

La Moselle allemande : Un air de famille avec le vignoble du porto (Douro), avec des coteaux toutefois encore plus escarpés et le fleuve qui serpente, là aussi, en contrebas. En prime, une succession de villages avec des maisons à l’architecture à colombages. Le contrepoint : on y produit non pas des rouges costauds comme dans le Douro, mais plutôt des blancs (rieslings) parmi les plus exquis et les plus délicats au monde.

La vallée de Cafayate : On est en Argentine, tout au nord, mais on a l’impression d’être dans le Grand Canyon — ou sur la planète Mars — en traversant le Quebrada de las Conchas, entre Salta et Cafayate, avec sa pierre rouge et ses spectaculaires formations rocheuses.

Le Priorat : Autre très beau vignoble avec des terrasses et des montagnes, sans fleuve à ses pieds toutefois. Plus de relief cependant, plus d’élévations, des routes en lacets et un caractère plus sauvage – même si Barcelone et la mer, la beauté de l’affaire, ne sont qu’à 1 h 30 de route.

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À boire, aubergiste !

Voilà qui donne envie de partir et de lever le coude, ça presse. Parmi les belles bouteilles croisées récemment, je retiens celles qui suivent. Pour faire bonne mesure, elles viennent d’un peu partout sauf des cinq grandes régions que je viens d’évoquer. Vous me remercierez quand même, votre cause demeurera ainsi plus facile à plaider auprès du ou de la conjointe, quand il s’agira de convaincre son monde qu’il faudrait vraiment faire un voyage Vin, cet été.

Rapportez-moi un petit quelque chose, j’accepte les pots de vin volontiers 😉

Weingut Geyerhof Grüner Veltliner 2015 —  Blanc autrichien vif et légèrement sucré, avec un reste de gaz carbonique. Goût de tabac blond, et notes de conifère, évoquant celles-là le riesling. À noter, le bas taux d’alcool – moins de 12 pour cent. 

Joseph Mellot La Chatellenie Sancerre 2015 — Un bon sancerre, pas si vif, plutôt gras même, mais avec en revanche de la concentration et de la profondeur, ainsi qu’un reste de gaz carbonique, qui avive les saveurs. La finale est sur le fruit mûr, presque sucré.

Weingut Geyerhof Rosensteig Grüner Veltliner 2015Joseph Mellot Sancerre La Chatellenie 2015Domaine Ostertag Riesling "Vignoble D' E " 2015Cos Cerasuolo Di Vittoria 2014

Domaine D’ostertag Vignoble d’E 2015 — Convaincant riesling marqué par des notes d’agrumes et d’herbes, au nez. En bouche, les saveurs sont plutôt riches, corsées même, avec du gras ainsi qu’une finale agréablement citronnée. Caractère par ailleurs assez sec, avec peu de sucre résiduel. Un beau blanc de repas.

Cos Cerasuolo di Vittoria Classico Sicile 2014 Excellent rouge sicilien bio conjuguant fraîcheur, générosité et élégance, d’une très belle pureté de fruit par ailleurs. Amertume de bon aloi en finale. Sur un poulet grillé, le bonheur !

Clos Saragnat l’Avalanche Cidre de Glace 2013 — Le summum en matière de cidre de glace : finesse, complexité, exquises notes épicées, superbe harmonie d’ensemble, très sucré sans aucune lourdeur. Chapeau (encore) au cidriculteur, Christian Barthomeuf, établi à Frelighsburg.

Rocca Delle Macie Chianti Riserva 2013 — À prix raisonnable (environ 17 $), un chianti de bonne facture, mi-corsé mais acidulé ainsi qu’avec une légère astringence. Le vin n’est pas racoleur, le fruit est en retrait, et il paraîtra à son mieux sur des viandes rouges grillées.

Clos Saragnat Avalanche 2013Rocca Delle Macìe Chianti Riserva 2013Château Mont Redon Lirac 2015Paco & Lola Lolo 2015

Château Mont-Redon Lirac Blanc 2015 — On pense rarement aux blancs, quand on évoque le Rhône. Et pourtant, il s’en fait d’excellents, comme celui-ci, corsé et concentré, généreux et miellé, avec du gras et de l’acidité. Brillera à table, notamment avec des fruits de mer.

Lolo Albarino Rias Baixas 2015 — Un nouvel arrivage Cellier au très bon rapport qualité-prix, tout en fraîcheur, avec un reste de gaz carbonique qui avive les saveurs et pratiquement pas de sucre résiduel (3,2 g). Parfait pour lui-même, à l’apéro, ou pour accompagner une fondue au fromage.

Marc

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