Cellier Italie (2e partie) – Bien plus que la «piquette»

Soif d’ailleurs avec Nadia
par Nadia Fournier

Nadia Fournier - New - Cropped

Nadia Fournier

Je vous rassure, je n’ai pas l’intention d’alimenter le débat lancé plus tôt cette semaine. Il a déjà fait couler beaucoup trop d’encre.

Seulement, comme presque tous mes collègues, je suis d’avis que les quelques échantillons sélectionnés pour cette enquête étaient loin (très très loin) d’être représentatifs de l’offre que l’on trouve sur les tablettes de notre monopole. La SAQ a un inventaire courant de plus de 9000 vins. De ce nombre, 54 (listés ICI) sont importés en vrac et embouteillés au Québec. L’enquête de laquelle est ce scandale porte sur dix bouteilles.

Dix bouteilles choisies méticuleusement sur un inventaire courant de plus de 9000 vins… Je n’oserais pas vous dire que les dés étaient pipés, mais vous êtes intelligents, chers lecteurs, et vous saurez lire entre les lignes.

Soyons critiques, restons lucides

Oui, la SAQ agace. Le système de monopole d’État dérange. On est en droit de le critiquer, comme on est en droit de critiquer le gouvernement duquel il relève. Mais de grâce, restons lucides dans la critique. La fin de la SAQ ne solutionnerait pas tous les problèmes. Rien ne solutionne tous les problèmes. Sauf la magie peut-être, mais ça, j’ai passé l’âge d’y croire.

Oui, l’offre à la SAQ a très longtemps été banale, navrante, gênante. Comme tant d’amateurs de vins, j’ai souvent ressenti un petit pincement au cœur en voyant ce qui se trouvait sur les tablettes de cavistes à l’étranger. Mais depuis qu’elle a adopté le virage Cellier en 2006, je dois reconnaître que la SAQ a fait de gros efforts pour diversifier son offre. Et elle y parvient. Il lui arrive même parfois de me surprendre… agréablement.

Pour preuve, cette sélection de crus italiens commercialisés aujourd’hui, dans le deuxième arrivage Cellier du mois de mars. Dans l’ensemble, des vins authentiques et originaux, presque tous vendus sous la barre des 30 $.

Pour relire les commentaires au sujet des vins commercialisés il y a deux semaines, vous pouvez cliquer ICI 

Piémont : le ventre de l’Italie

La cuisine piémontaise est l’une des plus généreuses d’Italie. Une cuisine taillée sur mesure pour des vins forts en caractère. À leur meilleur, ce sont des vins rustiques, mais combien savoureux et parfaits pour toutes sortes de repas à la bonne franquette.

À commencer par un très bon vino da tavola, Paolo Scavino Vino Rosso 2013 (18,35 $) issu de jeunes vignes, pas complexe, mais bien piémontais par sa vigueur. À savourer de préférence à table, où son acidité prendra tout son sens.

Paolo Scavino Vino Rosso 2013Castello Di Neive Barbaresco 2010G.D. Vajra Langhe Rosso 2011

Bien qu’il n’ait pas l’étoffe des meilleurs crus de l’appellation, le Barbaresco 2010 du Castello di Neive (22,95 $) offre, pour le prix d’un nebbiolo courant, toute la tenue en bouche souhaitée. À ce prix, on peut difficlement demander mieux d’un vin de cette appellation. 

Enfin, l’un de mes coups de cœur de la dégustation a été pour ce simple Langhe Rosso 2011 de la famille Vajra (21,55 $). Assemblage de nebbiolo, de dolcetto, de barbera, conjugués à une petite proportion d’albarossa, de freisa et de pinot noir, c’est tout le bon goût du Piémont, mis en bouteille. On apprécie autant son grain tannique un peu austère, que sa vivacité et ses délicieux goûts de griottes.

Gerardo Cesari Jema Veronese 2010Albino Piona Bianco Di Custoza 2013Prà Otto Soave Classico 2013

De Vénétie, on voudra surtout retenir le Jema 2010, Veronese (29,80 $) de Gerardo Cesari, bon vin rouge séduisant, suave et flatteur, à boire sans se presser jusqu’en 2019.

Ainsi que les Albino Piona Bianco di Custoza 2013 (18,75 $) et Prà Otto 2013 Soave Classico (20 $). Deux bons vins blancs d’apéritif, modestes, mais digestes et assez originaux à leur manière.

De Firenze à Vittoria

J’ai beaucoup de respect pour San Felice, une vaste propriété située au sud-est de l’appellation Chianti Classico. Grâce aux efforts conjugués de ses oenologues cette grande maison a grandement contribué à la réhabilitation de variétés autochtones de Toscane, en plus de produire des vins dont la qualité n’a d’égal que la constance, comme le Chianti Classico Gran Selezione 2010. Déjà assez ouvert et évolué, comme en témoignent ses accents de champignon séché, il a assez d’étoffe pour tenir jusqu’en 2018.

Produit quelques centaines de kilomètres au sud de la Toscane par Di Majo Norante, le domaine le plus connu de la région de Molise, l’Aglianico Biorganic 2011 (18,80 $) remontera le moral aux déprimés de l’hiver. Biologique et plein de soleil, avec de l’étoffe et du caractère. Comment ne pas aimer?

Pour clore cet arrivage Cellier, un vent d’exotisme de Sicile.

Il Grigio Da San Felice Gran Selezione Chianti Classico 2010Di Majo Norante Algianico 2011Cos Rami Sicilia 2012

Sauf erreur, le Cos Ramì 2012 (31 $) est le premier vin orange vendu à la SAQ. Rappelons que la dénomination « orange » n’a rien à voir avec le fruit, mais bien avec couleur du vin, qui résulte d’une macération d’environ 10 jours avec la peau des raisins inzolia et grecanico (le garganega de Soave).

Produit depuis l’Antiquité, le vin orange serait né il y a plus de 7000 ans, en Georgie ou dans le sud-est de la Turquie, dès les premiers balbutiements de la vinification des raisins par l’homme.

Depuis quelques années, ce style de vin gagne en popularité, mais les résultats obtenus ne sont pas toujours heureux. Plusieurs vins orange sont lourds et dépourvus de fraîcheur, quand ils ne sont pas complètement déviants. Ce qui n’est pas du tout le cas ici. Au contraire, la texture ferme soutient l’intensité aromatique de l’inzolia et du grecanico (le garganega de Soave) et donne un vin exquis, ultra sec, quasi tannique tant il a de la matière en bouche. Tout ça à 12 % d’alcool. Une curiosité à découvrir !

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Courrier Vinicole – L’art d’enrichir sa cave 

Les membres du Courrier Vinicole ont jusqu’au 23 mars 2015, à midi, pour confirmer leur commande parmi les vins de la présente promotion.

Le Courrier vinicoleParmi la vingtaine de produits goûtés il y a quelques semaines, voici ceux qui, à mon avis, constituent de bons achats.

Joseph Phelps, Pinot noir 2012, Fogdog, Sonoma Coast
12065389 (45 $)

Etude, Pinot noir 2012, Grace Benoist Ranch, Carneros
12477826 (49 $)

Casa Ferreirinha, Quinta da Leda 2011, Douro
12511271 (55 $)

Domaine François Villard, Comme une Évidence 2012, Crozes-Hermitage
12474019  (34 $)

Mullineux, Syrah 2012, Swartland
12490545  (36 $)

La Rioja Alta, Gran Reserva 904 2001, Rioja
12407810 (58 $)

Rocca di Frassinello, Ornello 2010, Maremma
12490342 (30 $)

Grgich Hills, Zinfandel 2010, Napa Valley
12477957 (48 $)

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Présentation dela fonction CELLIER

Nouvel arrivage CELLIERAfin de vous guider encore mieux dans vous achats et faciliter vos emplettes, nous avons ajouté une fonction spéciale au site Chacun son vin pour nos membres Privilège.

Chaque fois que la SAQ met en vente ces nouveaux arrivages, vous n’aurez qu’à visiter notre site et cliquer sur l’onglet «Vin» puis sur «Nouvel arrivage CELLIER», dans le menu déroulant. Aussi simple que cela !

Vous pourrez ainsi lire mes notes de dégustation sur tous les vins du CELLIER, en un seul et même endroit.

À la vôtre!

Nadia Fournier

Tous les vins mis en vente le 19 mars
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Les Choix de Nadia – Premier arrivage

Note de la rédaction: Cet accès exclusif, ainsi que la possibilité de lire dès leur publication tous les commentaires de dégustation publiés sur Chacun son Vin, est offert à nos membres Privilège pour la somme de 40 $ par année. (Les membres inscrits bénéficiant d’un accès gratuit doivent, pour leur part, attendre 60 jours avant de pouvoir accéder à tout notre contenu.)


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